L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.
L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller le négociant en grands vins Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.
L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller le négociant en grands vins Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.
L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller le négociant en grands vins Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.
L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.
L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller le négociant en grands vins Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.
L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller le négociant en grands vins Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.
L’or du Jura à l’honneur pour la Percée du Vin Jaune du 2 et 3 avril 2022
Le vignoble du Jura a le vent en poupe. En l’espace d’une dizaine d’années, il est devenu une sorte de terre promise pour toute une génération de néo-vignerons, qui aspirent à produire des vins au minimum biologique, souvent orienté biodynamie, vinifiés si possible avec peu, voire sans soufre. Et la fièvre jurassienne ne s’arrête pas là : spéculation sur des domaines emblématiques, envolée des prix aux enchères sur quelques cuvées rarissimes. Et avec les aléas des derniers millésimes qui raréfient encore plus la production, le phénomène ne va faire qu’augmenter. De quoi interpeller le négociant en grands vins Filips Wine ! Focus sur cette région eldorado et ses domaines phares, à l’occasion de la Percée du Vin Jaune, qui a eu lieu cette année les 2 et 3 avril à Cramans.
Petit par sa taille, mais grand par sa diversité et son ancienneté, le vignoble jurassien (qu’on appelle aussi Revermont ou Bon-Pays) s’étire sur 80 kilomètres dans le département du Jura de Salins-les-Bains à Saint-Amour. Blotti au flanc des premiers contreforts du Jura, ce vignoble est notamment connu pour sa production de vin jaune, un vin atypique, qui est vieilli en fûts en contact avec l’oxygène pendant 6 ans et 3 mois.
La cote des grands vins du Jura ne cesse de grimper
Depuis déjà quelques années, les vins du Jura intéressent les amateurs et acheteurs du monde entiers. Dans le TOP des vins les plus chers de la région, on retrouve les domaines les plus connus, à l’image d’Overnoy, la star incontestée mais aussi Jean Macle, Ganevat, Tissot, Berthet-Bondet, Montbourgeau, Jean Bourdy, le château d’Arlay…On observe aussi cette envolée des prix sur des vins comme le Domaine des Miroirs. La rareté est le principal dénominateur commun de ces vins : qu’il s’agisse de vieux millésimes ou bien de cuvées produites en faibles quantités ou de micro-domaines. Outre la prédominance des vins jaunes – LA SPECIALITE de la région- on note également comme pour les autres régions, une forte proportion de domaines bio, biodynamiques ou nature. Ce n’est pas étonnant puisque le Jura s’est imposé avec le Beaujolais, comme l’un des berceaux du vin nature.
Overnoy / Houillon-Overnoy : THE référence du Jura. Ce domaine familial de Pupillin (au Sud d’Arbois) était dirigé depuis 1968 par Pierre Overnoy. Formé par le physicien, Jules Chauvet, il rejeta d’emblée les produits chimiques de synthèse et travailla toujours son domaine le plus naturellement possible, notamment en bannissant très tôt les sulfites. En 2001, il passa le relais à Emmanuel Houillon, son fils adoptif qui exploite avec son épouse Anne, les 5,5 hectares du domaine. Toutes les cuvées de la maison Pierre Overnoy sont quant à elles devenues l’objet d’un désir désormais planétaire.
Ganevat : Proche de la philosophie des vins naturels, Jean-François Ganevat maîtrise parfaitement la biodynamie. Chaque sélection parcellaire possède une personnalité singulière, avec une variation des harmonies et des tensions qui reflète chaque terroir. Grâce à des rendements faibles, un travail considérable à la vigne, les rouges, élevés de plus en plus en jarres de terre cuite, atteignent désormais un fantastique niveau d’expression.
Actu : Le célèbre domaine viticole du Jura, vendu fin août 2021 par Jean-François Ganevat au Russe Alexander Pumpyansky, va sûrement retourner dans le giron familial. En effet, suite à des sanctions envers le propriétaire russe, après l’invasion de l’Ukraine, le vigneron s’associe avec Benoit Pontenier, directeur du Prieuré Saint-Jean de Bébian (Languedoc), pour essayer de racheter ces deux domaines viticoles.
Macle : Pape du vin jaune ! Le domaine Jurassien a été créé en 1850 à Château-Chalon et était depuis de nombreuses années entre les mains de Jean Macle (qui nous a quitté récemment) et de son fils Laurent. Les pentes vertigineuses sur lesquelles se situent certaines de ses vignes (qui demandent un courage et un travail impressionnant), et la régularité avec laquelle le domaine arrive à tirer le meilleur de chaque pied de savagnin et de chardonnay, pour en faire des vins sublimes, est incroyable.
Labet : Situé à la pointe sud du vignoble jurassien, le domaine Labet est une famille de vignerons qui travaillent ensemble 13 hectares de vignes, réparties en 45 parcelles. Le tout donnant naissance à des blancs extrêmement individualisés et expressifs ainsi qu’à des rouges parmi les plus exceptionnels de la région. Les niveaux de soufre sont très faibles mais les équilibres magnifiques. Un domaine « nature » admirable.
Marnes blanches : Le futur du Jura s’écrit ici. Jeunes trentenaires œnologues et originaires de la région, Pauline et Géraud Fromont ont repris en 2006 une dizaine d’hectares de vignes situées dans le Sud du Jura. Cultures biologiques, travail manuel de la vigne et petits rendements, le domaine façonne de ses mains, de son talent et de son savoir-faire, des vins de haut vol.
A M Tissot : Ce domaine jurassien a été créé en 1962 à Montigny-les-Arsures, par André et Mireille Tissot. Il s’est étendu au fil du temps, jusqu’à atteindre 46 hectares. Depuis les années 90, le fils Stéphane et sa femme Bénédicte ont fait un travail considérable et fait du domaine en biodynamie une des références absolues de la région quel que soit le type de vin.
Domaine des Miroirs :Les vins nature du Jura signés Kenjiro Kagami. Japonais d’origine, Kenjiro Kagami prend la décision de venir vivre en France en 2001. Après une formation en œnologie et des expériences chez de grands vignerons, il acquière en 2010, avec l’aide de Jean-François Ganevat, un vignoble de 3 hectares sur pentes calcaires. Ses vins font de véritables émules et attire les amateurs pointus du monde entier.
Jean Bourdy : Situé à Arlay, le domaine Jean Bourdy fut créé entre 1475 et 1500. « Les Bourdy » font partie des plus vieilles familles de vignerons jurassiens et la génération actuelle représente la 15ème. Aujourd’hui le vignoble s’étend sur 10 hectares et repose sur des sols argilo-calcaires. Le domaine Jean Bourdy couvre toutes les appellations du Jura. Les vendanges sont manuelles et la culture de la vigne est conduite en biodynamie depuis 2006.
Berthet Bondet : Ce domaine jurassien compte parmi les plus reconnus de Château-Chalon. Chantal et Jean Berthet-Bondet, tous deux ingénieurs agronomes, ont délaissé la ville en 1985 pour créer ce domaine certifié en bio de 11 hectares. Hélène, la fille de Jean, est désormais aux commandes. Superbe production bio, dans un style classique. Leurs vins de voile sont particulièrement réputés.
Montbourgeau : propriété familiale jurassienne de huit hectares implantée dans le village de l’Étoile depuis presque un siècle. Encore trop méconnue, l’appellation L’Étoile peut donner naissance à des expressions d’une grande finesse. C’est aujourd’hui Nicole Deriaux qui est à la tête du Domaine de Montbourgeau.
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde. Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, L’Étoile et en Côtes du Jura.
Il s’agit d’un vin oxydatif c’est à dire que pendant son élevage en fût, le vin a été en contact avec l’oxygène, en tout cas partiellement. En effet, il ne s’agit pas d’une oxydation totale qui provoquerait la « mort » du vin. Le vin jaune est un vin exceptionnel et presque immortel. Certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires. La plus ancienne dégustée était de 1774 !
A la dégustation, le vin jaune a un bouquet extraordinaire, feu d’artifice d’arômes qui entremêle la noix, les fruits secs, les épices, les fruits à chair blanches et de fraîches notes florales. En bouche le vin est puissant, opulent, et concentré.
A table, on l’appréciera sur des plats puissants, concentrés et nobles : vieux comté, poularde aux morilles, lotte au curry.
Pour faire du vin, jaune, on utilise exclusivement le cépage SAVAGNIN. Les raisins sont vendangés puis transformés en vin dans le chai de façon classique. C’est ensuite que se passe la phase la plus importante : le vin obtenu est mis en fûts de 228 litres où il séjourne au minimum 6 ans et 3 mois sans ouillage (sans qu’on remette du vin pour compenser l’évaporation naturelle du vin). Progressivement le niveau du vin baisse et du coup, le vin se retrouve au contact de l’oxygène. Si l’oxydation était totale, le vin serait mort, mais en fait, il se forme un voile de levures à la surface qui protège le vin de l’oxydation totale. On parle d’oxydation partielle. Ce processus va conférer au vin jaune son caractère si particulier, sa puissance, ses notes d’oxydation telle que le curry , la noix etc. Au bout de 6 ans et 3 mois, il me reste plus que 2/3 du vin dans le fût. Le vin est alors mis en bouteille dans un format spécifique et unique, appelée « clavelin ».
La Percée du Vin Jaune
L’événement, qui a eu lieu le samedi 2 et dimanche 3 avril 2022 à Cramans, est à la hauteur du vin qu’il célèbre et on pourrait le résumer en un mot : unique ! Considérée comme la 1ère fête viti-vinicole de France, cette manifestation tourne chaque année sur une commune du Vignoble du Jura. Les habitants mettent à disposition leurs caves, granges, garages pour accueillir des vignerons qui font déguster la gamme des vins du Jura. Chaque année des dizaines de milliers de visiteurs sont attendus.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.