Phénomènes climatiques parfois extrêmes, organisation des travaux printaniers au vignoble totalement repensée pendant le confinement, précocité de chaque stade végétatif de la vigne, été indien optimal … 2020 aura mis ceux qui l’ont façonné à très rude épreuve. Courant 2021, les dégustations de primeurs bordelais et bourguignons ont donné le ton. Le millésime 2020, malmené par une crise sanitaire sans précédent, qui constitue, après deux grandes années, 2018 et 2019, une réussite globale indéniable.
2020 restera dans les mémoires à plus d’un titre. Année du confinement et de la pandémie pour tous, c’est également une année très singulière et en même temps très satisfaisante pour la qualité des vins. Côté Météo, une fois de plus les différents vignobles français ont eu droit à une année très particulière, un phénomène qui se répète assez régulièrement depuis une dizaine d’années : gels très tardifs, orages de grêle, sécheresse qui se généralise, et “coups de chaud” qui grillent les vignes.
D’une façon générale, un hiver doux et un printemps très chaud a favorisé la précocité du cycle végétatif de la vigne sur l’ensemble de la France et effectivement plusieurs régions ont connu des vendanges très précoces, notamment dans le “grand est”. L’autre phénomène à peu près généralisé dans l’hexagone, c’est la sécheresse en 2020 qui s’ajoute pour la plupart des vignobles à une sécheresse qui dure depuis plusieurs années, notamment dans le sud et le sud-est avec comme conséquence, une réduction des rendements. Par contre, dans la plupart des cas, les raisins étaient d’une bonne qualité sanitaire.
2020 EN BOURGOGNE : un millésime de superlatifs comme on en rencontre rarement
Ce millésime est marqué par une précocité historique, depuis le débourrement jusqu’aux vendanges. La météo chaude et ensoleillée a également permis de préserver un état sanitaire quasi parfait à la vigne. Plus étonnant encore, comme les dégustations le confirment, malgré des températures élevées et une sécheresse quasi constante, les vins accompagnent la richesse de leurs arômes d’une fraîcheur aussi inattendue que remarquable.
VINS BLANCS
Les vins blancs sont fruités et expriment une belle complexité aromatique, avec de très belles acidités. Malgré la chaleur estivale, ils présentent de très beaux équilibres, portés par une fraîcheur toute classique, conforme aux attentes d’un millésime bourguignon.
◼ Chablisien et Grand Auxerrois
2020 est un millésime qui fera date par la richesse de ses vins et leur très bon potentiel de garde. Leur nez est d’une belle intensité, marqué par d’agréables odeurs de fruits mûrs. Aux notes d’abricot et d’agrumes confits se mêlent quelques senteurs de fruits exotiques et de fleur de tilleul. La bouche est ample, parfaitement équilibrée, gardant une fraîcheur fort plaisante et un caractère minéral très appréciable.
◼ Côte de Beaune
La parfaite maturité des raisins, alliée à une acidité qui a résisté aux fortes chaleurs, est à l’origine de vins concentrés et superbement équilibrés. Leur nez évoque les fruits jaunes et les fruits exotiques : la mangue côtoie le pamplemousse, l’écorce d’orange et la bergamote. D’une grande tenue en bouche, ils sont dotés d’une longueur impressionnante. Un millésime qu’on retrouvera sur table avec grand plaisir d’ici quelques années
◼ Mâconnais
Grâce à une fraîcheur remarquable et une concentration exemplaire, ces vins ont tout le potentiel pour atteindre des sommets. Au nez, agrumes, fruits jaunes, ananas et fruits secs s’associent à d’intenses notes florales. Leur bouche, ronde et suave, garde une excellente acidité et leur finale gourmande est très plaisante. 2020, un millésime qui marquera les esprits.
VINS ROUGES
Les vins rouges se démarquent par leur équilibre incroyable. Les conditions idéales d’ensoleillement et la chaleur pendant la maturation ont conduit à des vins concentrés, avec du caractère, mais sans être lourds. Comme les vins blancs, ils ont su garder de la fraîcheur et offrent des profils gourmands sur des fruits noirs tels que la mûre, myrtille, cerise noire…
◼ Côte de Nuits
Difficile de rêver mieux que le millésime 2020 en Côte de Nuits. Les robes sont d’un rouge profond. Les nez, d’une richesse peu commune, sont marqués par d’intenses notes fruitées. Cerise noire, mûre, cassis, cacao, réglisse… se mêlent aux senteurs délicates de rose, de pivoine, de violette et d’épices douces. Les bouches sont d’une impressionnante concentration tout en restant d’une très grande finesse. Dotés d’une matière imposante et d’une magnifique trame tannique, les vins sont promis à un avenir éblouissant.
◼ Côte de Beaune
Là aussi, la perfection est proche. Les vins très colorés, d’une intensité et d’une qualité aromatiques exemplaires, sont des modèles du genre. Au nez, c’est une explosion de petits fruits, de baies sauvages, d’épices et de tabac blond. En bouche, l’équilibre est parfait. Charnus, amples et corsés, les vins restent frais et élégants, leur finale est savoureuse, leur longueur étonnante. Comme tous les vins de grands millésimes, ils sauront révéler toutes leurs qualités d’ici quelques années.
Source © BIVB / Aurélien IBANEZ
Le MILLESIME 2020 A BORDEAUX : des vins d’un équilibre admirable
Jamais deux sans trois ! Après 2018 et 2019, salués comme de grands millésimes bordelais, voici 2020. Le niveau des échantillons dégustés lors des primeurs au mois d’avril 2021 indique que le millésime se classe dans le haut du panier, dans un style élégant et atypique : « un fruit chaleureux et des tanins affûtés. Le fruit noir, les fleurs, le graphite, la menthe et même des notes d’agrumes captent l’attention du dégustateur de cette année profonde et fraîche, capable de séduire jeune comme de vieillir. »
La climatologie des bons millésimes…
Marquée par un printemps pluvieux, l’année 2020 a ensuite connu un incroyable ensoleillement pendant cinquante jours, sans la moindre ondée. La rive droite, avec son sol plus argileux, a gardé de l’eau en réserve pour supporter la canicule de l’été. Le challenge fut plus difficile pour la rive gauche, plus drainante. On y retrouvera donc un peu plus de stress pour le raisin. . Les dernières pluies tombées en août, au bon moment, ont permis aux raisins de s’épanouir dans les meilleures conditions, avant les vendanges du millésime 2020. A noter cependant, une production en baisse de plus de 30% par rapport à 2019.
… pour des vins de grand équilibre
Si les cuvées 2018 et 2019 s’illustraient par leur puissance et leur concentration, 2020 raconte une année en dentelle, qui déroule le fil de la fraîcheur et de l’élégance. Pas de surpuissance, ni de degrés élevés ou de couleurs trop intenses. Les grands vins de Bordeaux en primeur flirtent avec la nuance et la tempérance. À la dégustation, ils présentent de la structure, avec des tanins déjà fondus. On notera également leur fraîcheur, associée à une étonnante persistance en bouche.
Dans le Médoc, lorsqu’on déguste les 2020, la première impression est la fraîcheur. Le croquant du fruit, l’acidité, les finales mentholées et poivrées signent les vins, tout comme le degré alcoolique, l’un des plus bas que Bordeaux ait connu depuis longtemps. Preuve que les grands vins n’ont pas besoin de titrer très haut.
Forte de ses argiles qui ont la faculté de très bien réagir durant les périodes sèches, Saint-Estèphe est probablement l’appellation du millésime dans le Médoc, avec un éclat très spectaculaire dans des vins qui iront très loin.
Rive droite l’enthousiasme est palpable ! Impossible d’aborder les vins Bordeaux primeurs 2020 de la rive droite, de Pomerol et Saint-Émilion notamment, sans louer la qualité historique des merlots. Les pluies printanières ont maintenu, tout au long de l’été chaud, une réserve hydrique qui a amplement abreuvé les meilleurs terroirs d’argile et de calcaire.
À Pomerol, on retrouve les marqueurs d’une maturité très haute et en même temps, une fraîcheur presque inespérée. Le fruit occupe le devant de la scène, même si, bien sûr, on ressent parfois un petit côté confituré. 2020 permet en tout cas l’affirmation de la merveilleuse diversité pomerolaise, qui va de vins parfumés et aériens, dont la séduction opère déjà, aux plus profonds et endurants des grands vins de garde.
Des blancs compliqués à élaborer mais réussis à la dégustation
Les fins de saison sèches ne font pas forcément le bonheur de tout le monde et les liquoreux de Sauternes et Barsac 2020 ont joué avec les nerfs des vignerons. La fameuse pourriture noble a mis du temps à apparaître et il a fallu de la réactivité et de l’abnégation pour mener ce millésime 2020 jusqu’au bout. Ainsi la récolte est très faible mais les vins produits sont superbes, marqués par un très bel équilibre et des profils aromatiques qui font saliver de gourmandise.
Enfin les vins blancs de Pessac-Léognan et les Bordeaux Blancs Secs Primeurs 2020 sont pour la plupart réussis malgré une chaleur estivale qui pouvait laisser craindre un manque de tension et de fraîcheur. Les terroirs argilo-calcaires ont produit de très beaux vins savoureux et équilibrés, moins exubérants qu’en 2019 mais dotés d’une belle finesse.
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DU RHONE : un beau millésime précoce malgré une récolte hétérogène
En 2020, la qualité est au rendez-vous, malgré des volumes de récolte hétérogènes marqués par des incidents climatiques dans la zone méridionale. 2020 s’impose comme un millésime solaire, mais non caniculaire. Les volumes récoltés sont satisfaisants mais hétérogènes suivant les secteurs. Les dégustations montrent des vins harmonieux, équilibrés, dotés d’une belle concentration.
Élégance et finesse au Nord
La partie septentrionale n’a pas été impactée par des incidents météorologiques particuliers, à l’exception de certaines parcelles qui ont souffert du manque d’eau. « Sur Côte-Rôtie, les vins sont très élégants, très fins avec des arômes de fruits rouges, de fruits noirs, alors qu’on s’attendait à des choses plus mûres du fait de la chaleur de l’été. Nous sommes dans une lignée inédite de 6 grands millésimes en Côte-Rôtie, nous sommes bénis des dieux, même si les rendements ne sont pas au rendez-vous » se félicite David Duclaux, co-président de la section Côte-Rôtie à Inter-Rhône.
Souplesse et équilibre au sud
Pour les rouges des appellations méridionales, on note déjà une belle couleur et une bonne structure. Les tanins sont présents et fondus. Les premiers vins dégustés sont souples, équilibrés et très élégants. Ils sont gourmands et fruités, une qualité que l’on retrouve dans les premières cuvées prêtes à être dégustées, et notamment dans les primeurs de ce millésime 2020, commercialisés depuis quelques semaines déjà.
Copyright vins-rhone.com
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DE LA LOIRE
« On a eu la chance d’avoir un millésime précoce avec une qualité et une maturité exceptionnelle. Cela nous a permis de choisir les dates de vendanges en fonction des cépages et des vins que l’on souhaite faire. In fine, nous avons un très joli millésime avec une large palette de vins et des rendements satisfaisants. » indique Jean-Martin Dutour, Président d’InterLoire en 2020.
LES BLANCS : UNE BELLE PALETTE
Début septembre, les conditions météo ont concentré les sucres et les acidités. En fonction des dates de récolte, différents profils de vins tranquilles de chenin se dessinent selon les retours des dégustations : des vins frais avec une belle vivacité pour les raisins récoltés au début des vendanges, des profils de fruits mûrs, concentrés pour les raisins récoltés plus tardivement.
LES ROUGES : MILLÉSIME GÉNÉREUX
2020 est un millésime généreux pour les rouges du Val de Loire avec deux grands profils selon la variabilité de la pluviométrie : des vins de cabernet franc fruités, élégants et gourmands et des vins à très grands potentiels, avec une forte concentration, de jolis tanins. Les gamays du Loir-et-Cher présentent également une très belle maturité avec des arômes de fruits confiturés. Les côts ont une belle matière colorante, avec des arômes de fruits noirs et de violette.
AUTRES REGIONS
Dans les vignobles sudistes (Languedoc, Roussillon), les vignes, plus habituées aux grosses chaleurs et à la sècheresse semblent avoir bien résisté aux conditions climatiques un peu extrêmes de 2020. Heureusement les nuits ont souvent été relativement fraîches, ce qui a compensé la chaleur des journées en permettant à la vigne de « respirer ». La qualité des vins de 2020 est donc au rendez vous, tant en rouge qu’en blanc avec des vins plutôt moins puissants et avec un peu moins d’alcool que les 2019.
La Champagne annonce un très beau millésime sur l’ensemble des zones et appellations.
Enfin dans le Jura et la Savoie, qui bénéficient naturellement de plus de fraîcheur la nuit car les vignes sont majoritairement à une certaine altitude, le millésime se présente bien également.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.
Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.Phénomènes climatiques parfois extrêmes, organisation des travaux printaniers au vignoble totalement repensée pendant le confinement, précocité de chaque stade végétatif de la vigne, été indien optimal … 2020 aura mis ceux qui l’ont façonné à très rude épreuve. Courant 2021, les dégustations de primeurs bordelais et bourguignons ont donné le ton. Le millésime 2020, malmené par une crise sanitaire sans précédent, qui constitue, après deux grandes années, 2018 et 2019, une réussite globale indéniable.
2020 restera dans les mémoires à plus d’un titre. Année du confinement et de la pandémie pour tous, c’est également une année très singulière et en même temps très satisfaisante pour la qualité des vins. Côté Météo, une fois de plus les différents vignobles français ont eu droit à une année très particulière, un phénomène qui se répète assez régulièrement depuis une dizaine d’années : gels très tardifs, orages de grêle, sécheresse qui se généralise, et “coups de chaud” qui grillent les vignes.
D’une façon générale, un hiver doux et un printemps très chaud a favorisé la précocité du cycle végétatif de la vigne sur l’ensemble de la France et effectivement plusieurs régions ont connu des vendanges très précoces, notamment dans le “grand est”. L’autre phénomène à peu près généralisé dans l’hexagone, c’est la sécheresse en 2020 qui s’ajoute pour la plupart des vignobles à une sécheresse qui dure depuis plusieurs années, notamment dans le sud et le sud-est avec comme conséquence, une réduction des rendements. Par contre, dans la plupart des cas, les raisins étaient d’une bonne qualité sanitaire.
2020 EN BOURGOGNE : un millésime de superlatifs comme on en rencontre rarement
Ce millésime est marqué par une précocité historique, depuis le débourrement jusqu’aux vendanges. La météo chaude et ensoleillée a également permis de préserver un état sanitaire quasi parfait à la vigne. Plus étonnant encore, comme les dégustations le confirment, malgré des températures élevées et une sécheresse quasi constante, les vins accompagnent la richesse de leurs arômes d’une fraîcheur aussi inattendue que remarquable.
VINS BLANCS
Les vins blancs sont fruités et expriment une belle complexité aromatique, avec de très belles acidités. Malgré la chaleur estivale, ils présentent de très beaux équilibres, portés par une fraîcheur toute classique, conforme aux attentes d’un millésime bourguignon.
◼ Chablisien et Grand Auxerrois
2020 est un millésime qui fera date par la richesse de ses vins et leur très bon potentiel de garde. Leur nez est d’une belle intensité, marqué par d’agréables odeurs de fruits mûrs. Aux notes d’abricot et d’agrumes confits se mêlent quelques senteurs de fruits exotiques et de fleur de tilleul. La bouche est ample, parfaitement équilibrée, gardant une fraîcheur fort plaisante et un caractère minéral très appréciable.
◼ Côte de Beaune
La parfaite maturité des raisins, alliée à une acidité qui a résisté aux fortes chaleurs, est à l’origine de vins concentrés et superbement équilibrés. Leur nez évoque les fruits jaunes et les fruits exotiques : la mangue côtoie le pamplemousse, l’écorce d’orange et la bergamote. D’une grande tenue en bouche, ils sont dotés d’une longueur impressionnante. Un millésime qu’on retrouvera sur table avec grand plaisir d’ici quelques années
◼ Mâconnais
Grâce à une fraîcheur remarquable et une concentration exemplaire, ces vins ont tout le potentiel pour atteindre des sommets. Au nez, agrumes, fruits jaunes, ananas et fruits secs s’associent à d’intenses notes florales. Leur bouche, ronde et suave, garde une excellente acidité et leur finale gourmande est très plaisante. 2020, un millésime qui marquera les esprits.
VINS ROUGES
Les vins rouges se démarquent par leur équilibre incroyable. Les conditions idéales d’ensoleillement et la chaleur pendant la maturation ont conduit à des vins concentrés, avec du caractère, mais sans être lourds. Comme les vins blancs, ils ont su garder de la fraîcheur et offrent des profils gourmands sur des fruits noirs tels que la mûre, myrtille, cerise noire…
◼ Côte de Nuits
Difficile de rêver mieux que le millésime 2020 en Côte de Nuits. Les robes sont d’un rouge profond. Les nez, d’une richesse peu commune, sont marqués par d’intenses notes fruitées. Cerise noire, mûre, cassis, cacao, réglisse… se mêlent aux senteurs délicates de rose, de pivoine, de violette et d’épices douces. Les bouches sont d’une impressionnante concentration tout en restant d’une très grande finesse. Dotés d’une matière imposante et d’une magnifique trame tannique, les vins sont promis à un avenir éblouissant.
◼ Côte de Beaune
Là aussi, la perfection est proche. Les vins très colorés, d’une intensité et d’une qualité aromatiques exemplaires, sont des modèles du genre. Au nez, c’est une explosion de petits fruits, de baies sauvages, d’épices et de tabac blond. En bouche, l’équilibre est parfait. Charnus, amples et corsés, les vins restent frais et élégants, leur finale est savoureuse, leur longueur étonnante. Comme tous les vins de grands millésimes, ils sauront révéler toutes leurs qualités d’ici quelques années.
Source © BIVB / Aurélien IBANEZ
Le MILLESIME 2020 A BORDEAUX : des vins d’un équilibre admirable
Jamais deux sans trois ! Après 2018 et 2019, salués comme de grands millésimes bordelais, voici 2020. Le niveau des échantillons dégustés lors des primeurs au mois d’avril 2021 indique que le millésime se classe dans le haut du panier, dans un style élégant et atypique : « un fruit chaleureux et des tanins affûtés. Le fruit noir, les fleurs, le graphite, la menthe et même des notes d’agrumes captent l’attention du dégustateur de cette année profonde et fraîche, capable de séduire jeune comme de vieillir. »
La climatologie des bons millésimes…
Marquée par un printemps pluvieux, l’année 2020 a ensuite connu un incroyable ensoleillement pendant cinquante jours, sans la moindre ondée. La rive droite, avec son sol plus argileux, a gardé de l’eau en réserve pour supporter la canicule de l’été. Le challenge fut plus difficile pour la rive gauche, plus drainante. On y retrouvera donc un peu plus de stress pour le raisin. . Les dernières pluies tombées en août, au bon moment, ont permis aux raisins de s’épanouir dans les meilleures conditions, avant les vendanges du millésime 2020. A noter cependant, une production en baisse de plus de 30% par rapport à 2019.
… pour des vins de grand équilibre
Si les cuvées 2018 et 2019 s’illustraient par leur puissance et leur concentration, 2020 raconte une année en dentelle, qui déroule le fil de la fraîcheur et de l’élégance. Pas de surpuissance, ni de degrés élevés ou de couleurs trop intenses. Les grands vins de Bordeaux en primeur flirtent avec la nuance et la tempérance. À la dégustation, ils présentent de la structure, avec des tanins déjà fondus. On notera également leur fraîcheur, associée à une étonnante persistance en bouche.
Dans le Médoc, lorsqu’on déguste les 2020, la première impression est la fraîcheur. Le croquant du fruit, l’acidité, les finales mentholées et poivrées signent les vins, tout comme le degré alcoolique, l’un des plus bas que Bordeaux ait connu depuis longtemps. Preuve que les grands vins n’ont pas besoin de titrer très haut.
Forte de ses argiles qui ont la faculté de très bien réagir durant les périodes sèches, Saint-Estèphe est probablement l’appellation du millésime dans le Médoc, avec un éclat très spectaculaire dans des vins qui iront très loin.
Rive droite l’enthousiasme est palpable ! Impossible d’aborder les vins Bordeaux primeurs 2020 de la rive droite, de Pomerol et Saint-Émilion notamment, sans louer la qualité historique des merlots. Les pluies printanières ont maintenu, tout au long de l’été chaud, une réserve hydrique qui a amplement abreuvé les meilleurs terroirs d’argile et de calcaire.
À Pomerol, on retrouve les marqueurs d’une maturité très haute et en même temps, une fraîcheur presque inespérée. Le fruit occupe le devant de la scène, même si, bien sûr, on ressent parfois un petit côté confituré. 2020 permet en tout cas l’affirmation de la merveilleuse diversité pomerolaise, qui va de vins parfumés et aériens, dont la séduction opère déjà, aux plus profonds et endurants des grands vins de garde.
Des blancs compliqués à élaborer mais réussis à la dégustation
Les fins de saison sèches ne font pas forcément le bonheur de tout le monde et les liquoreux de Sauternes et Barsac 2020 ont joué avec les nerfs des vignerons. La fameuse pourriture noble a mis du temps à apparaître et il a fallu de la réactivité et de l’abnégation pour mener ce millésime 2020 jusqu’au bout. Ainsi la récolte est très faible mais les vins produits sont superbes, marqués par un très bel équilibre et des profils aromatiques qui font saliver de gourmandise.
Enfin les vins blancs de Pessac-Léognan et les Bordeaux Blancs Secs Primeurs 2020 sont pour la plupart réussis malgré une chaleur estivale qui pouvait laisser craindre un manque de tension et de fraîcheur. Les terroirs argilo-calcaires ont produit de très beaux vins savoureux et équilibrés, moins exubérants qu’en 2019 mais dotés d’une belle finesse.
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DU RHONE : un beau millésime précoce malgré une récolte hétérogène
En 2020, la qualité est au rendez-vous, malgré des volumes de récolte hétérogènes marqués par des incidents climatiques dans la zone méridionale. 2020 s’impose comme un millésime solaire, mais non caniculaire. Les volumes récoltés sont satisfaisants mais hétérogènes suivant les secteurs. Les dégustations montrent des vins harmonieux, équilibrés, dotés d’une belle concentration.
Élégance et finesse au Nord
La partie septentrionale n’a pas été impactée par des incidents météorologiques particuliers, à l’exception de certaines parcelles qui ont souffert du manque d’eau. « Sur Côte-Rôtie, les vins sont très élégants, très fins avec des arômes de fruits rouges, de fruits noirs, alors qu’on s’attendait à des choses plus mûres du fait de la chaleur de l’été. Nous sommes dans une lignée inédite de 6 grands millésimes en Côte-Rôtie, nous sommes bénis des dieux, même si les rendements ne sont pas au rendez-vous » se félicite David Duclaux, co-président de la section Côte-Rôtie à Inter-Rhône.
Souplesse et équilibre au sud
Pour les rouges des appellations méridionales, on note déjà une belle couleur et une bonne structure. Les tanins sont présents et fondus. Les premiers vins dégustés sont souples, équilibrés et très élégants. Ils sont gourmands et fruités, une qualité que l’on retrouve dans les premières cuvées prêtes à être dégustées, et notamment dans les primeurs de ce millésime 2020, commercialisés depuis quelques semaines déjà.
Copyright vins-rhone.com
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DE LA LOIRE
« On a eu la chance d’avoir un millésime précoce avec une qualité et une maturité exceptionnelle. Cela nous a permis de choisir les dates de vendanges en fonction des cépages et des vins que l’on souhaite faire. In fine, nous avons un très joli millésime avec une large palette de vins et des rendements satisfaisants. » indique Jean-Martin Dutour, Président d’InterLoire en 2020.
LES BLANCS : UNE BELLE PALETTE
Début septembre, les conditions météo ont concentré les sucres et les acidités. En fonction des dates de récolte, différents profils de vins tranquilles de chenin se dessinent selon les retours des dégustations : des vins frais avec une belle vivacité pour les raisins récoltés au début des vendanges, des profils de fruits mûrs, concentrés pour les raisins récoltés plus tardivement.
LES ROUGES : MILLÉSIME GÉNÉREUX
2020 est un millésime généreux pour les rouges du Val de Loire avec deux grands profils selon la variabilité de la pluviométrie : des vins de cabernet franc fruités, élégants et gourmands et des vins à très grands potentiels, avec une forte concentration, de jolis tanins. Les gamays du Loir-et-Cher présentent également une très belle maturité avec des arômes de fruits confiturés. Les côts ont une belle matière colorante, avec des arômes de fruits noirs et de violette.
AUTRES REGIONS
Dans les vignobles sudistes (Languedoc, Roussillon), les vignes, plus habituées aux grosses chaleurs et à la sècheresse semblent avoir bien résisté aux conditions climatiques un peu extrêmes de 2020. Heureusement les nuits ont souvent été relativement fraîches, ce qui a compensé la chaleur des journées en permettant à la vigne de « respirer ». La qualité des vins de 2020 est donc au rendez vous, tant en rouge qu’en blanc avec des vins plutôt moins puissants et avec un peu moins d’alcool que les 2019.
La Champagne annonce un très beau millésime sur l’ensemble des zones et appellations.
Enfin dans le Jura et la Savoie, qui bénéficient naturellement de plus de fraîcheur la nuit car les vignes sont majoritairement à une certaine altitude, le millésime se présente bien également.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.
Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.Phénomènes climatiques parfois extrêmes, organisation des travaux printaniers au vignoble totalement repensée pendant le confinement, précocité de chaque stade végétatif de la vigne, été indien optimal … 2020 aura mis ceux qui l’ont façonné à très rude épreuve. Courant 2021, les dégustations de primeurs bordelais et bourguignons ont donné le ton. Le millésime 2020, malmené par une crise sanitaire sans précédent, qui constitue, après deux grandes années, 2018 et 2019, une réussite globale indéniable.
2020 restera dans les mémoires à plus d’un titre. Année du confinement et de la pandémie pour tous, c’est également une année très singulière et en même temps très satisfaisante pour la qualité des vins. Côté Météo, une fois de plus les différents vignobles français ont eu droit à une année très particulière, un phénomène qui se répète assez régulièrement depuis une dizaine d’années : gels très tardifs, orages de grêle, sécheresse qui se généralise, et “coups de chaud” qui grillent les vignes.
D’une façon générale, un hiver doux et un printemps très chaud a favorisé la précocité du cycle végétatif de la vigne sur l’ensemble de la France et effectivement plusieurs régions ont connu des vendanges très précoces, notamment dans le “grand est”. L’autre phénomène à peu près généralisé dans l’hexagone, c’est la sécheresse en 2020 qui s’ajoute pour la plupart des vignobles à une sécheresse qui dure depuis plusieurs années, notamment dans le sud et le sud-est avec comme conséquence, une réduction des rendements. Par contre, dans la plupart des cas, les raisins étaient d’une bonne qualité sanitaire.
2020 EN BOURGOGNE : un millésime de superlatifs comme on en rencontre rarement
Ce millésime est marqué par une précocité historique, depuis le débourrement jusqu’aux vendanges. La météo chaude et ensoleillée a également permis de préserver un état sanitaire quasi parfait à la vigne. Plus étonnant encore, comme les dégustations le confirment, malgré des températures élevées et une sécheresse quasi constante, les vins accompagnent la richesse de leurs arômes d’une fraîcheur aussi inattendue que remarquable.
VINS BLANCS
Les vins blancs sont fruités et expriment une belle complexité aromatique, avec de très belles acidités. Malgré la chaleur estivale, ils présentent de très beaux équilibres, portés par une fraîcheur toute classique, conforme aux attentes d’un millésime bourguignon.
◼ Chablisien et Grand Auxerrois
2020 est un millésime qui fera date par la richesse de ses vins et leur très bon potentiel de garde. Leur nez est d’une belle intensité, marqué par d’agréables odeurs de fruits mûrs. Aux notes d’abricot et d’agrumes confits se mêlent quelques senteurs de fruits exotiques et de fleur de tilleul. La bouche est ample, parfaitement équilibrée, gardant une fraîcheur fort plaisante et un caractère minéral très appréciable.
◼ Côte de Beaune
La parfaite maturité des raisins, alliée à une acidité qui a résisté aux fortes chaleurs, est à l’origine de vins concentrés et superbement équilibrés. Leur nez évoque les fruits jaunes et les fruits exotiques : la mangue côtoie le pamplemousse, l’écorce d’orange et la bergamote. D’une grande tenue en bouche, ils sont dotés d’une longueur impressionnante. Un millésime qu’on retrouvera sur table avec grand plaisir d’ici quelques années
◼ Mâconnais
Grâce à une fraîcheur remarquable et une concentration exemplaire, ces vins ont tout le potentiel pour atteindre des sommets. Au nez, agrumes, fruits jaunes, ananas et fruits secs s’associent à d’intenses notes florales. Leur bouche, ronde et suave, garde une excellente acidité et leur finale gourmande est très plaisante. 2020, un millésime qui marquera les esprits.
VINS ROUGES
Les vins rouges se démarquent par leur équilibre incroyable. Les conditions idéales d’ensoleillement et la chaleur pendant la maturation ont conduit à des vins concentrés, avec du caractère, mais sans être lourds. Comme les vins blancs, ils ont su garder de la fraîcheur et offrent des profils gourmands sur des fruits noirs tels que la mûre, myrtille, cerise noire…
◼ Côte de Nuits
Difficile de rêver mieux que le millésime 2020 en Côte de Nuits. Les robes sont d’un rouge profond. Les nez, d’une richesse peu commune, sont marqués par d’intenses notes fruitées. Cerise noire, mûre, cassis, cacao, réglisse… se mêlent aux senteurs délicates de rose, de pivoine, de violette et d’épices douces. Les bouches sont d’une impressionnante concentration tout en restant d’une très grande finesse. Dotés d’une matière imposante et d’une magnifique trame tannique, les vins sont promis à un avenir éblouissant.
◼ Côte de Beaune
Là aussi, la perfection est proche. Les vins très colorés, d’une intensité et d’une qualité aromatiques exemplaires, sont des modèles du genre. Au nez, c’est une explosion de petits fruits, de baies sauvages, d’épices et de tabac blond. En bouche, l’équilibre est parfait. Charnus, amples et corsés, les vins restent frais et élégants, leur finale est savoureuse, leur longueur étonnante. Comme tous les vins de grands millésimes, ils sauront révéler toutes leurs qualités d’ici quelques années.
Source © BIVB / Aurélien IBANEZ
Le MILLESIME 2020 A BORDEAUX : des vins d’un équilibre admirable
Jamais deux sans trois ! Après 2018 et 2019, salués comme de grands millésimes bordelais, voici 2020. Le niveau des échantillons dégustés lors des primeurs au mois d’avril 2021 indique que le millésime se classe dans le haut du panier, dans un style élégant et atypique : « un fruit chaleureux et des tanins affûtés. Le fruit noir, les fleurs, le graphite, la menthe et même des notes d’agrumes captent l’attention du dégustateur de cette année profonde et fraîche, capable de séduire jeune comme de vieillir. »
La climatologie des bons millésimes…
Marquée par un printemps pluvieux, l’année 2020 a ensuite connu un incroyable ensoleillement pendant cinquante jours, sans la moindre ondée. La rive droite, avec son sol plus argileux, a gardé de l’eau en réserve pour supporter la canicule de l’été. Le challenge fut plus difficile pour la rive gauche, plus drainante. On y retrouvera donc un peu plus de stress pour le raisin. . Les dernières pluies tombées en août, au bon moment, ont permis aux raisins de s’épanouir dans les meilleures conditions, avant les vendanges du millésime 2020. A noter cependant, une production en baisse de plus de 30% par rapport à 2019.
… pour des vins de grand équilibre
Si les cuvées 2018 et 2019 s’illustraient par leur puissance et leur concentration, 2020 raconte une année en dentelle, qui déroule le fil de la fraîcheur et de l’élégance. Pas de surpuissance, ni de degrés élevés ou de couleurs trop intenses. Les grands vins de Bordeaux en primeur flirtent avec la nuance et la tempérance. À la dégustation, ils présentent de la structure, avec des tanins déjà fondus. On notera également leur fraîcheur, associée à une étonnante persistance en bouche.
Dans le Médoc, lorsqu’on déguste les 2020, la première impression est la fraîcheur. Le croquant du fruit, l’acidité, les finales mentholées et poivrées signent les vins, tout comme le degré alcoolique, l’un des plus bas que Bordeaux ait connu depuis longtemps. Preuve que les grands vins n’ont pas besoin de titrer très haut.
Forte de ses argiles qui ont la faculté de très bien réagir durant les périodes sèches, Saint-Estèphe est probablement l’appellation du millésime dans le Médoc, avec un éclat très spectaculaire dans des vins qui iront très loin.
Rive droite l’enthousiasme est palpable ! Impossible d’aborder les vins Bordeaux primeurs 2020 de la rive droite, de Pomerol et Saint-Émilion notamment, sans louer la qualité historique des merlots. Les pluies printanières ont maintenu, tout au long de l’été chaud, une réserve hydrique qui a amplement abreuvé les meilleurs terroirs d’argile et de calcaire.
À Pomerol, on retrouve les marqueurs d’une maturité très haute et en même temps, une fraîcheur presque inespérée. Le fruit occupe le devant de la scène, même si, bien sûr, on ressent parfois un petit côté confituré. 2020 permet en tout cas l’affirmation de la merveilleuse diversité pomerolaise, qui va de vins parfumés et aériens, dont la séduction opère déjà, aux plus profonds et endurants des grands vins de garde.
Des blancs compliqués à élaborer mais réussis à la dégustation
Les fins de saison sèches ne font pas forcément le bonheur de tout le monde et les liquoreux de Sauternes et Barsac 2020 ont joué avec les nerfs des vignerons. La fameuse pourriture noble a mis du temps à apparaître et il a fallu de la réactivité et de l’abnégation pour mener ce millésime 2020 jusqu’au bout. Ainsi la récolte est très faible mais les vins produits sont superbes, marqués par un très bel équilibre et des profils aromatiques qui font saliver de gourmandise.
Enfin les vins blancs de Pessac-Léognan et les Bordeaux Blancs Secs Primeurs 2020 sont pour la plupart réussis malgré une chaleur estivale qui pouvait laisser craindre un manque de tension et de fraîcheur. Les terroirs argilo-calcaires ont produit de très beaux vins savoureux et équilibrés, moins exubérants qu’en 2019 mais dotés d’une belle finesse.
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DU RHONE : un beau millésime précoce malgré une récolte hétérogène
En 2020, la qualité est au rendez-vous, malgré des volumes de récolte hétérogènes marqués par des incidents climatiques dans la zone méridionale. 2020 s’impose comme un millésime solaire, mais non caniculaire. Les volumes récoltés sont satisfaisants mais hétérogènes suivant les secteurs. Les dégustations montrent des vins harmonieux, équilibrés, dotés d’une belle concentration.
Élégance et finesse au Nord
La partie septentrionale n’a pas été impactée par des incidents météorologiques particuliers, à l’exception de certaines parcelles qui ont souffert du manque d’eau. « Sur Côte-Rôtie, les vins sont très élégants, très fins avec des arômes de fruits rouges, de fruits noirs, alors qu’on s’attendait à des choses plus mûres du fait de la chaleur de l’été. Nous sommes dans une lignée inédite de 6 grands millésimes en Côte-Rôtie, nous sommes bénis des dieux, même si les rendements ne sont pas au rendez-vous » se félicite David Duclaux, co-président de la section Côte-Rôtie à Inter-Rhône.
Souplesse et équilibre au sud
Pour les rouges des appellations méridionales, on note déjà une belle couleur et une bonne structure. Les tanins sont présents et fondus. Les premiers vins dégustés sont souples, équilibrés et très élégants. Ils sont gourmands et fruités, une qualité que l’on retrouve dans les premières cuvées prêtes à être dégustées, et notamment dans les primeurs de ce millésime 2020, commercialisés depuis quelques semaines déjà.
Copyright vins-rhone.com
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DE LA LOIRE
« On a eu la chance d’avoir un millésime précoce avec une qualité et une maturité exceptionnelle. Cela nous a permis de choisir les dates de vendanges en fonction des cépages et des vins que l’on souhaite faire. In fine, nous avons un très joli millésime avec une large palette de vins et des rendements satisfaisants. » indique Jean-Martin Dutour, Président d’InterLoire en 2020.
LES BLANCS : UNE BELLE PALETTE
Début septembre, les conditions météo ont concentré les sucres et les acidités. En fonction des dates de récolte, différents profils de vins tranquilles de chenin se dessinent selon les retours des dégustations : des vins frais avec une belle vivacité pour les raisins récoltés au début des vendanges, des profils de fruits mûrs, concentrés pour les raisins récoltés plus tardivement.
LES ROUGES : MILLÉSIME GÉNÉREUX
2020 est un millésime généreux pour les rouges du Val de Loire avec deux grands profils selon la variabilité de la pluviométrie : des vins de cabernet franc fruités, élégants et gourmands et des vins à très grands potentiels, avec une forte concentration, de jolis tanins. Les gamays du Loir-et-Cher présentent également une très belle maturité avec des arômes de fruits confiturés. Les côts ont une belle matière colorante, avec des arômes de fruits noirs et de violette.
AUTRES REGIONS
Dans les vignobles sudistes (Languedoc, Roussillon), les vignes, plus habituées aux grosses chaleurs et à la sècheresse semblent avoir bien résisté aux conditions climatiques un peu extrêmes de 2020. Heureusement les nuits ont souvent été relativement fraîches, ce qui a compensé la chaleur des journées en permettant à la vigne de « respirer ». La qualité des vins de 2020 est donc au rendez vous, tant en rouge qu’en blanc avec des vins plutôt moins puissants et avec un peu moins d’alcool que les 2019.
La Champagne annonce un très beau millésime sur l’ensemble des zones et appellations.
Enfin dans le Jura et la Savoie, qui bénéficient naturellement de plus de fraîcheur la nuit car les vignes sont majoritairement à une certaine altitude, le millésime se présente bien également.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.
Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.Phénomènes climatiques parfois extrêmes, organisation des travaux printaniers au vignoble totalement repensée pendant le confinement, précocité de chaque stade végétatif de la vigne, été indien optimal … 2020 aura mis ceux qui l’ont façonné à très rude épreuve. Courant 2021, les dégustations de primeurs bordelais et bourguignons ont donné le ton. Le millésime 2020, malmené par une crise sanitaire sans précédent, qui constitue, après deux grandes années, 2018 et 2019, une réussite globale indéniable.
2020 restera dans les mémoires à plus d’un titre. Année du confinement et de la pandémie pour tous, c’est également une année très singulière et en même temps très satisfaisante pour la qualité des vins. Côté Météo, une fois de plus les différents vignobles français ont eu droit à une année très particulière, un phénomène qui se répète assez régulièrement depuis une dizaine d’années : gels très tardifs, orages de grêle, sécheresse qui se généralise, et “coups de chaud” qui grillent les vignes.
D’une façon générale, un hiver doux et un printemps très chaud a favorisé la précocité du cycle végétatif de la vigne sur l’ensemble de la France et effectivement plusieurs régions ont connu des vendanges très précoces, notamment dans le “grand est”. L’autre phénomène à peu près généralisé dans l’hexagone, c’est la sécheresse en 2020 qui s’ajoute pour la plupart des vignobles à une sécheresse qui dure depuis plusieurs années, notamment dans le sud et le sud-est avec comme conséquence, une réduction des rendements. Par contre, dans la plupart des cas, les raisins étaient d’une bonne qualité sanitaire.
2020 EN BOURGOGNE : un millésime de superlatifs comme on en rencontre rarement
Ce millésime est marqué par une précocité historique, depuis le débourrement jusqu’aux vendanges. La météo chaude et ensoleillée a également permis de préserver un état sanitaire quasi parfait à la vigne. Plus étonnant encore, comme les dégustations le confirment, malgré des températures élevées et une sécheresse quasi constante, les vins accompagnent la richesse de leurs arômes d’une fraîcheur aussi inattendue que remarquable.
VINS BLANCS
Les vins blancs sont fruités et expriment une belle complexité aromatique, avec de très belles acidités. Malgré la chaleur estivale, ils présentent de très beaux équilibres, portés par une fraîcheur toute classique, conforme aux attentes d’un millésime bourguignon.
◼ Chablisien et Grand Auxerrois
2020 est un millésime qui fera date par la richesse de ses vins et leur très bon potentiel de garde. Leur nez est d’une belle intensité, marqué par d’agréables odeurs de fruits mûrs. Aux notes d’abricot et d’agrumes confits se mêlent quelques senteurs de fruits exotiques et de fleur de tilleul. La bouche est ample, parfaitement équilibrée, gardant une fraîcheur fort plaisante et un caractère minéral très appréciable.
◼ Côte de Beaune
La parfaite maturité des raisins, alliée à une acidité qui a résisté aux fortes chaleurs, est à l’origine de vins concentrés et superbement équilibrés. Leur nez évoque les fruits jaunes et les fruits exotiques : la mangue côtoie le pamplemousse, l’écorce d’orange et la bergamote. D’une grande tenue en bouche, ils sont dotés d’une longueur impressionnante. Un millésime qu’on retrouvera sur table avec grand plaisir d’ici quelques années
◼ Mâconnais
Grâce à une fraîcheur remarquable et une concentration exemplaire, ces vins ont tout le potentiel pour atteindre des sommets. Au nez, agrumes, fruits jaunes, ananas et fruits secs s’associent à d’intenses notes florales. Leur bouche, ronde et suave, garde une excellente acidité et leur finale gourmande est très plaisante. 2020, un millésime qui marquera les esprits.
VINS ROUGES
Les vins rouges se démarquent par leur équilibre incroyable. Les conditions idéales d’ensoleillement et la chaleur pendant la maturation ont conduit à des vins concentrés, avec du caractère, mais sans être lourds. Comme les vins blancs, ils ont su garder de la fraîcheur et offrent des profils gourmands sur des fruits noirs tels que la mûre, myrtille, cerise noire…
◼ Côte de Nuits
Difficile de rêver mieux que le millésime 2020 en Côte de Nuits. Les robes sont d’un rouge profond. Les nez, d’une richesse peu commune, sont marqués par d’intenses notes fruitées. Cerise noire, mûre, cassis, cacao, réglisse… se mêlent aux senteurs délicates de rose, de pivoine, de violette et d’épices douces. Les bouches sont d’une impressionnante concentration tout en restant d’une très grande finesse. Dotés d’une matière imposante et d’une magnifique trame tannique, les vins sont promis à un avenir éblouissant.
◼ Côte de Beaune
Là aussi, la perfection est proche. Les vins très colorés, d’une intensité et d’une qualité aromatiques exemplaires, sont des modèles du genre. Au nez, c’est une explosion de petits fruits, de baies sauvages, d’épices et de tabac blond. En bouche, l’équilibre est parfait. Charnus, amples et corsés, les vins restent frais et élégants, leur finale est savoureuse, leur longueur étonnante. Comme tous les vins de grands millésimes, ils sauront révéler toutes leurs qualités d’ici quelques années.
Source © BIVB / Aurélien IBANEZ
Le MILLESIME 2020 A BORDEAUX : des vins d’un équilibre admirable
Jamais deux sans trois ! Après 2018 et 2019, salués comme de grands millésimes bordelais, voici 2020. Le niveau des échantillons dégustés lors des primeurs au mois d’avril 2021 indique que le millésime se classe dans le haut du panier, dans un style élégant et atypique : « un fruit chaleureux et des tanins affûtés. Le fruit noir, les fleurs, le graphite, la menthe et même des notes d’agrumes captent l’attention du dégustateur de cette année profonde et fraîche, capable de séduire jeune comme de vieillir. »
La climatologie des bons millésimes…
Marquée par un printemps pluvieux, l’année 2020 a ensuite connu un incroyable ensoleillement pendant cinquante jours, sans la moindre ondée. La rive droite, avec son sol plus argileux, a gardé de l’eau en réserve pour supporter la canicule de l’été. Le challenge fut plus difficile pour la rive gauche, plus drainante. On y retrouvera donc un peu plus de stress pour le raisin. . Les dernières pluies tombées en août, au bon moment, ont permis aux raisins de s’épanouir dans les meilleures conditions, avant les vendanges du millésime 2020. A noter cependant, une production en baisse de plus de 30% par rapport à 2019.
… pour des vins de grand équilibre
Si les cuvées 2018 et 2019 s’illustraient par leur puissance et leur concentration, 2020 raconte une année en dentelle, qui déroule le fil de la fraîcheur et de l’élégance. Pas de surpuissance, ni de degrés élevés ou de couleurs trop intenses. Les grands vins de Bordeaux en primeur flirtent avec la nuance et la tempérance. À la dégustation, ils présentent de la structure, avec des tanins déjà fondus. On notera également leur fraîcheur, associée à une étonnante persistance en bouche.
Dans le Médoc, lorsqu’on déguste les 2020, la première impression est la fraîcheur. Le croquant du fruit, l’acidité, les finales mentholées et poivrées signent les vins, tout comme le degré alcoolique, l’un des plus bas que Bordeaux ait connu depuis longtemps. Preuve que les grands vins n’ont pas besoin de titrer très haut.
Forte de ses argiles qui ont la faculté de très bien réagir durant les périodes sèches, Saint-Estèphe est probablement l’appellation du millésime dans le Médoc, avec un éclat très spectaculaire dans des vins qui iront très loin.
Rive droite l’enthousiasme est palpable ! Impossible d’aborder les vins Bordeaux primeurs 2020 de la rive droite, de Pomerol et Saint-Émilion notamment, sans louer la qualité historique des merlots. Les pluies printanières ont maintenu, tout au long de l’été chaud, une réserve hydrique qui a amplement abreuvé les meilleurs terroirs d’argile et de calcaire.
À Pomerol, on retrouve les marqueurs d’une maturité très haute et en même temps, une fraîcheur presque inespérée. Le fruit occupe le devant de la scène, même si, bien sûr, on ressent parfois un petit côté confituré. 2020 permet en tout cas l’affirmation de la merveilleuse diversité pomerolaise, qui va de vins parfumés et aériens, dont la séduction opère déjà, aux plus profonds et endurants des grands vins de garde.
Des blancs compliqués à élaborer mais réussis à la dégustation
Les fins de saison sèches ne font pas forcément le bonheur de tout le monde et les liquoreux de Sauternes et Barsac 2020 ont joué avec les nerfs des vignerons. La fameuse pourriture noble a mis du temps à apparaître et il a fallu de la réactivité et de l’abnégation pour mener ce millésime 2020 jusqu’au bout. Ainsi la récolte est très faible mais les vins produits sont superbes, marqués par un très bel équilibre et des profils aromatiques qui font saliver de gourmandise.
Enfin les vins blancs de Pessac-Léognan et les Bordeaux Blancs Secs Primeurs 2020 sont pour la plupart réussis malgré une chaleur estivale qui pouvait laisser craindre un manque de tension et de fraîcheur. Les terroirs argilo-calcaires ont produit de très beaux vins savoureux et équilibrés, moins exubérants qu’en 2019 mais dotés d’une belle finesse.
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DU RHONE : un beau millésime précoce malgré une récolte hétérogène
En 2020, la qualité est au rendez-vous, malgré des volumes de récolte hétérogènes marqués par des incidents climatiques dans la zone méridionale. 2020 s’impose comme un millésime solaire, mais non caniculaire. Les volumes récoltés sont satisfaisants mais hétérogènes suivant les secteurs. Les dégustations montrent des vins harmonieux, équilibrés, dotés d’une belle concentration.
Élégance et finesse au Nord
La partie septentrionale n’a pas été impactée par des incidents météorologiques particuliers, à l’exception de certaines parcelles qui ont souffert du manque d’eau. « Sur Côte-Rôtie, les vins sont très élégants, très fins avec des arômes de fruits rouges, de fruits noirs, alors qu’on s’attendait à des choses plus mûres du fait de la chaleur de l’été. Nous sommes dans une lignée inédite de 6 grands millésimes en Côte-Rôtie, nous sommes bénis des dieux, même si les rendements ne sont pas au rendez-vous » se félicite David Duclaux, co-président de la section Côte-Rôtie à Inter-Rhône.
Souplesse et équilibre au sud
Pour les rouges des appellations méridionales, on note déjà une belle couleur et une bonne structure. Les tanins sont présents et fondus. Les premiers vins dégustés sont souples, équilibrés et très élégants. Ils sont gourmands et fruités, une qualité que l’on retrouve dans les premières cuvées prêtes à être dégustées, et notamment dans les primeurs de ce millésime 2020, commercialisés depuis quelques semaines déjà.
Copyright vins-rhone.com
Le MILLESIME 2020 EN VALLEE DE LA LOIRE
« On a eu la chance d’avoir un millésime précoce avec une qualité et une maturité exceptionnelle. Cela nous a permis de choisir les dates de vendanges en fonction des cépages et des vins que l’on souhaite faire. In fine, nous avons un très joli millésime avec une large palette de vins et des rendements satisfaisants. » indique Jean-Martin Dutour, Président d’InterLoire en 2020.
LES BLANCS : UNE BELLE PALETTE
Début septembre, les conditions météo ont concentré les sucres et les acidités. En fonction des dates de récolte, différents profils de vins tranquilles de chenin se dessinent selon les retours des dégustations : des vins frais avec une belle vivacité pour les raisins récoltés au début des vendanges, des profils de fruits mûrs, concentrés pour les raisins récoltés plus tardivement.
LES ROUGES : MILLÉSIME GÉNÉREUX
2020 est un millésime généreux pour les rouges du Val de Loire avec deux grands profils selon la variabilité de la pluviométrie : des vins de cabernet franc fruités, élégants et gourmands et des vins à très grands potentiels, avec une forte concentration, de jolis tanins. Les gamays du Loir-et-Cher présentent également une très belle maturité avec des arômes de fruits confiturés. Les côts ont une belle matière colorante, avec des arômes de fruits noirs et de violette.
AUTRES REGIONS
Dans les vignobles sudistes (Languedoc, Roussillon), les vignes, plus habituées aux grosses chaleurs et à la sècheresse semblent avoir bien résisté aux conditions climatiques un peu extrêmes de 2020. Heureusement les nuits ont souvent été relativement fraîches, ce qui a compensé la chaleur des journées en permettant à la vigne de « respirer ». La qualité des vins de 2020 est donc au rendez vous, tant en rouge qu’en blanc avec des vins plutôt moins puissants et avec un peu moins d’alcool que les 2019.
La Champagne annonce un très beau millésime sur l’ensemble des zones et appellations.
Enfin dans le Jura et la Savoie, qui bénéficient naturellement de plus de fraîcheur la nuit car les vignes sont majoritairement à une certaine altitude, le millésime se présente bien également.
L’auteure de l’article :
Sommelière (Le Crillon, Le Mandarin Oriental…) et caviste depuis 12 ans , Aurélia est aujourd’hui formatrice pour des écoles professionnelles (CIFCA, IFCO, RVF Academy, Franck Thomas Formation) et anime régulièrement des dégustation pour les particuliers et les entreprises.
Épicurienne et enthousiaste, elle aime avant tout partager sa passion pour les vins et transmettre le travail des petits et grands vignerons.